vendredi 29 février 2008

Musées sur téléphone

La tendance est claire: le téléphone va devenir l'appareil de prédilection permettant d'accéder à Internet. Ainsi une présence sur Internet qui se veut efficace se doit d'offrir aussi des contenus adaptés aux téléphones. C'est déjà le cas de nombreux services, comme des horaires de train. Mais les musées viennent aussi sur ce terrain.

Le site Museum on the Go met à disposition des contenus provenant d'une dizaine musées. On peut y trouver des images, des sons, sonneries ou morceaux entiers. Pour être tout à fait honnête, il ne s'agit encore de visites virtuelles de musées. Cette offre correspond plutôt à une virtualisation de la boutique du musée. Elle permet d'emporter avec soi quelque chose provenant d'un musée, d'habiller son téléphone selon ses goûts de se démarquer.

L'offre la plus amusante que j'ai vue est celle de sonneries de téléphone reprenant des cris d'animaux ou des chants d'oiseaux. Vos collègues ou amis pourraient entendre un merle chanter dans votre poche.

Museum on the Go

http://www.museumonthego.com/

mardi 26 février 2008

Un concours de blogs

De plus en plus, Internet est le lieu où fleurit une production et de diffusion de contenus de qualité dans les domaines les plus variés: littérature, musique, art, photographie, sans oublier les genres propres à Internet, comme les blogs. Il est temps de récompenser ceux qui passent beaucoup de temps à enrichie le Net avec des contenus de qualité. Les sites récompensant les sites existent depuis longtemps. Il est temps de s'intéresser aux contenus. Depuis l'an dernier, le festival de Roman s'est donné ce but. En 2007, il a récompensé 27 producteurs de contenus dans le domaine artistique, sur 2.000 candidats. Le concours est ouvert aux amateurs seulement (qui ne tirent pas de revenus de leur production en ligne). Il est possible de s'inscrire jusqu'au 29 février si votre production correspond aux thématiques du concours:

  • Thématique Arts Graphiques

  • Thématique Vidéo

  • Thématique Musique

  • Thématique Littérature

  • Thématique Blog


Le festival aura lieu les 18, 19 et 20 avril 2008. Pour en savoir plus, voir le site Internet:

http://www.festivalderomans.com/

samedi 23 février 2008

Journée internationale des musées dans Second Life

Chaque 18 mai, sous l'égide de l'ICOM (International Council of Museums), se déroule la Journée internationale des musées. Le comité de l'ICOM choisit un thème différent d'une année à l'autre. Le musée comme agent de changement social et de développement est le thème de cette année.

Il s'agit d'un événement important: l'an dernier, plus de 20000 musées dans 70 pays y ont participé. Mais cette année, le monde virtuel fera partie de la fête. En effet, pour la première fois, un musée de Second Life accueillera officiellement des activités de la Journée internationale des musées. Il s'agit du Tech Museum of Innovation, rattaché à un musée du même nom sis dans la Silicon Valley. Ce musée de Second Life ses portes non seulement aux visiteurs, mais à ceux qui souhaitent créer des expositions. Les conditions de participation sont explicitées sur le site Web.

Le Tech Museum of Innovation de Second Life est certainement un lieu à ne pas manquer. Son bâtiment est inspiré de celui qui est se trouve dans la Silicon Valley.

Tech Museum of Innovation - bâtiment

Tech Museum of Innovation - plan

Son exposition est très interactive. Elle permet à chacun de faire des expériences en rapport avec l'art. Dans le domaine des arts visuels, on peut créer une image sur un tableau interactif, en changeant la couleur des différents carrés du tableau. Le musée a aussi simulé une machine à perspective, comme celle qui a été décrite par Albrecht Dürer.

Tech Museum of Innovation - machine à perspective de Dürer

Le mouvement physique n'est pas oublié, grâce aux sculptures dansantes: en touchant une sculpture, on se met à danser avec elle. Un trampoline permet à votre avatar de "s'envoyer en l'air". Dans le domaine plus scientifique, on peut découvrir les différentes planètes du système solaire. Le Tech Museum of Innovation a aussi un auditoire et un bac à sable permettant aux résidents de Second Life de s'initier aux joies de la construction. Ce musée est de qualité et, comme son nom l'indique, innovatif. Les expériences sont bien choisies, bien pensées et bien réalisées.

Le site Internet du musée est aussi riche, puisqu'il offre, en plus des informations pratiques, quelques expositions virtuelles en ligne. De plus en plus, les musées ne pourront plus rester sur leur carré de terrain. Ils seront amenés à se déployer dans divers mondes virtuels: Internet, les réseaux sociaux, les univers 3D et peut-être même les téléphones mobiles.

http://icom.museum/release.social.change.html

Site du musée: http://www.thetech.org/

Page du musée de Second Life: http://www.thetech.org/techvirtual/

SLURL: http://slurl.com/secondlife/The%20Tech/197/159/38

mercredi 20 février 2008

Deux clones

Les deux candidats à l’investiture démocrate sont au coude à coude et ce ne sont pas leurs sites Web respectifs qui vont les départager. Quand on regarde ces deux sites, on peut même parler de clones tant ils se ressemblent.

Site Web de Barack Obama

Site Web d’Hillary Clinton

C’est une évidence, mais les jeux de couleurs sont relativement identiques. Les deux candidats s’inspirent du drapeau américain. Les ressemblances sont aussi fonctionnelles. Si l’on prend le menu horizontal, on retrouve à peu de choses près des entrées analogues: “Issues”, “Blog”, “States” et l’inévitable bouton (rouge dans les deux cas) permettant de faire une donation.

Les deux candidats ont veillé à utiliser les réseaux sociaux. Tous deux indiquent les sites sur lesquels ils ont leurs profils:

Réseaux sociaux de Barack Obama

Réseaux sociaux d’Hillary Clinton

Dans les deux cas, Facebook est présent. A l’heure actuelle, Barack Obama compte 588,684 supporters contre 120,172 seulement pour Hillary Clinton. Le portrait de Facebook des deux candidats s’ouvre sans que l’on ait à entrer son mot de passe. Facebook fait en effet une différence entre les profils que tout un chacun entre dans le système et ceux de personnes publiques, comme des artistes ou des politiciens en campagne. Ces derniers peuvent ouvrir des pages Facebook. Outre le fait qu’elles sont visibles même pour ceux qui n’ont pas de compte, ces pages ont une particularité: vous et moi ne devenons pas les amis d’Hillary ou de Barack, mais leurs supporters.

Si on en revient au contenu des sites, ils comportent tous deux un blog tenu par l’équipe de campagne, des vidéos, des accès aux quartiers de campagne des états. Dans une case située à droite, tous deux présentent ce que peuvent faire les partisans pour eux: participer à des événements, faire des appels, être bénévole, etc. Rien ne manque du reste sur ces sites: un shop en ligne pour des accessoires de campagne, une offre pour recevoir des informations sur un téléphone portable.

Fait intéressant, aucun de ces sites ne dispose d’un moteur de recherche. Cela peut paraître étrange, mais un site de campagne est basé sur l’immédiateté de la communication. De plus, l’ergonomie est remarquable et permet l’accès à chaque information disponible.

On peut accorder un petit plus au site d’Obama: il recourt à des cartes pour permettre l’accès aux informations concernant les états.

Carte sur le site d’Obama

Il s’agit de deux sites hautement efficaces, bien pensés et dont les responsables s’observent probablement.

http://my.barackobama.com/

http://www.hillaryclinton.com/


dimanche 17 février 2008

Projet de musée sur YouTube

Grâce à une vidéo mise en ligne sur YouTube, il est possible de voir à quoi ressemblera le futur Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne, qui devrait voir le jour au bord du lac, à Bellerive.



La vidéo est aussi disponible sur le site officiel du projet: lien.

Grâce à cette vidéo, les citoyens vaudois peuvent découvrir l'intérieur du musée et son impact sur le paysage mieux qu'avec la traditionnelle maquette. Les technologies de l'information sont de plus en plus utilisées de projets architecturaux et urbanistiques. Chaque personne, pour peu qu'elle ait un accès à Internet, peut visualiser le projet et prendre position.

samedi 16 février 2008

Les symboles de l'amour


The heart, première mise en ligne par arria.marcella.

Tel est le titre de la dernière exposition du Monastère, qui s'est ouverte le 14 février, le jour de la Saint-Valentin. La participation à l'exposition était ouverte à tous. Trois artistes ont présenté une oeuvre.
En entrant dans la chapelle du Monastère, où se tient l'exposition, on voit tout d'abord ce grand coeur et, si l'on a le son, on peut même en entendre les battements. Du verre de champagne, ce sont les vers d'un poète grec qui sortent à la place des bulles. Cette oeuvre est due à Alexicon Kurka, un résident de Second Life qui recrée avec talent des instruments de la Grèce ancienne.
Deux autres oeuvres sont visibles. L'une est une représentation du Taj Mahal. En effet, suivant la suggestion d'un autre résident de Second Life qui nous proposait d'exposer le Taj Mahal, comme symbole de l'amour, nous avons recherché dans le monde virtuel si ce bâtiment y avait été reconstruit. La version de Furia Freeloader, que nous avons découverte, était trop grande pour pour pouvoir être exposée dans la chapelle. Nous avons donc choisi de la présenter autrement. Nous en avons mis une image sur un des murs et nous avons reconstitué le long bassin dans lequel un reflet du vrai Taj Mahal apparaît. Il s'agit d'une photo du monde réel. Ainsi les deux mondes se rencontrent. Devant le bassin, nous avons mis un banc avec une seule "pose ball". Il s'agit d'un élément très commun dans Second Life, permettant grâce à un simple clic de faire prendre une certaine posture à un avatar. C'est à dessein que nous n'avons qu'une seule "pose ball", de couleur rose, donc destinée aux femmes. Cela rappelle la fameuse photo de la princesse Diana, qui était assise seule devant le monument. La photo avait fait le tour du monde et elle constituait une sorte de pré-annonce de la séparation du couple princier.
La dernière oeuvre est un grand panneau portant le mot amour dans de nombreuses oeuvres. Elle est le fait d'Ingeborg Apflelbaum, une poétesse du monde virtuel qui créé des activités autour de la poésie.
Finalement la curatrice de l'exposition, Arria Perreault, a déposé dans des vitrines trois symboles de l'amour. Deux sont classiques: un coeur et l'arc de Cupidon. Entre les deux, on peut admirer une paire de "pose balls", une bleue et une rose, permettant à un couple de SLiens de s'embrasser. Dans Second Life, c'est vraiment un symbole de l'amour.
Grâce à cette exposition, la bibliothèque du Monastère s'est enrichie d'un ouvrage, une traduction anglaise du Banquet de Platon, un ouvragé dans lequel on se demande ce qu'est vraiment l'Amour.

Voilà à qui donne une idée du travail d'une curatrice d'exposition dans Second Life.

vendredi 8 février 2008

Nouvelles frontières

De retour à Lift, j'explore en compagnie des conférenciers de la première partie de la matinée de nouvelles frontières. Avec Kevin Warwick et ses expériences bien connues (il se fait placer des implants électroniques dans le corps, reliés à Internet), c'est le corps qui se virtualise. Il se réduit plus à sa seule enveloppe physique et devra être redéfini dans les prochaines années.
La très créative Zentrale Intelligenz Agentur est un exemple d'entreprise virtualisée: plus de bureaux, que des outils collaboratifs en ligne, de nouvelles règles.

http://www.zentrale-intelligenz-agentur.de/

Mais le voyage dans lequel Mieke Gerritzen nous a emmenés était totalement fascinant. Comme les travaux de Claude Lévi-Strauss l'ont montré, l'histoire de l'homme a consisté à passer de la nature à la culture. Mais des millénaires plus tard, ce même homme a créé une culture si complexe, avec ses technologies, ses réseaux, que la culture a tendance à retourner à l'état de nature. Cette nouvelle nature (Nextnature) est comme l'autre: imprédictible, impossible à maîtriser. Et l'homme devra bien trouver comment vivre dans la nouvelle jungle qu'il a créée.
Pour nous présenter cette nouvelle nature, Mieke Gerritzen utilise l'image: photos ou vidéos de divers créateurs. Plusieurs des images qu'elle a montrées sont disponibles sur le site Nextnature:

http://www.nextnature.net/

Pour en savoir plus:

http://www.liftconference.com/

jeudi 7 février 2008

Asian stories

La deuxième session de l'après-midi, lors de la Conférence Lift, a été consacrée à l'Asie. Marc Laperrouza nous a présenté la situation de la Chine. Dans ce pays, le développement d'Internet se situe à une échelle bien différente, en terme de nombre d'utilisateurs notamment. Dans les pays émergents, l'appareil qui permet de se connecter à Internet est avant tout le téléphone, moins cher que le PC. Cela risque d'influencer l'offre de contenu, qui devra s'adapter au format du téléphone. Autre fait intéressant, on jette tant de téléphones portables en Chine, chaque année, que des mesures de recyclage sont déjà prises.

Quant à Heewon Kim, elle nous a présenté la manière dont les jeunes coréens utilisent Internet. Ils sont tout d'abord massivement connectés et ils ont une préférence pour les réseaux sociaux. Sur ces sites, ils font leur portrait (profile) et parle de leurs activités quotidiennes, partagent des photos. Comme ils utilisent aussi des appareils mobiles, ils sont connectés en permanence. Le monde virtuel qui est créé par ces réseaux sociaux est en temps réel ou en quasi-temps réel.
L'humain a parfois besoin de recul, de silence. Est-ce que ce sera encore possible dans des sociétés hyperconnectées? Que deviendront la vie privée ou l'intimité? Les conférences d'aujourd'hui nous invitent à une réflexion sur ces phénomènes. Certains (mais je ne sais plus qui) prédisent déjà que le vrai luxe sera d'avoir la possibilité de se déconnecter.

Le troisième conférencier, Gen Kanai, a parlé de l'open source qui se développe moins rapidement en Asie. Néanmoins, il relève le cas du Bhoutan qui développé un système à partir de Linux, dans sa propre langue:


http://dzongkha.sourceforge.net/

Pour en savoir plus sur ces conférences:

LIFT08

Un lapin connecté

La première session de l'après-midi de la conférence Lift est consacré à l'innovation.
C'est déjà une évidence: le PC n'est plus l'unique appareil connecté à Internet. Le téléphone mobile présente une alternative en occident, mais le premier choix dans les pays émergents (notamment à cause de son prix). Mais bientôt d'autres objets le seront, comme nous le prédisent certains visionnaires. Pourtant cet Internet des objets n'est pas encore très présent dans nos maisons. Un petit lapin changera peut-être cela.
Il s'appelle Nabaztag. Il est tout blanc, mais il peut se couvrir de luminescences. Il a des oreilles qui bouge. Mais surtout, grâce à un réseau wi fi domestique, il se connecte à Internet. Il peut vous dire la météo, vous lire des podcasts, des fils RSS, vous annoncer l'arrivée d'un mail. Cet objet a été créé par la société Violet. Ses concepteurs sont partis d'une réflexion simple: créer des objets permettant une interface sereine avec Internet. Nabaztag se décline en version jouet et il peut lire des histoires aux enfants. Bien entendu, le livre de conte doit être pourvu d'une puce RFID pour que cela marche.

Avec Nabaztag, plus d'écran, plus de clavier, plus de souris. Difficile de dire s'il ne s'agit que d'un gadget ou de la préfiguration de nouveaux modes d'accès à Internet. Mais pourquoi se priver de multiples manières d'exploiter les contenus si riches d'Internet, avec un moins de technique et un peu plus d'émotions.


Pour en savoir plus:

http://www.nabaztag.com/fr/index.html

LIFT08

La composante humaine

Deuxième partie de matinée à Lift.
Avec le développement des transports et des moyens de communication, le monde est devenu petit. Cela aurait pu sonner le glas de l'exploration ethnographique. Mais dans le monde globalisé, de nouvelles tribus surgissent, de nouveaux usages aussi. Les grandes entreprises d'informatique et de télécommunication engagent désormais des ethnologues pour mieux connaître leurs usagers. Ces ethnologues exercent un autre regard que les spécialistes du marketing qui se restreignent à analyser le potentiel commercial. Il est vrai qu'Internet ou les téléphones portables ont profondément changé les pratiques, qu'il s'agit d'observer et de comprendre maintenant. Ces changements produisent des effets sur les individus eux-mêmes. Nous avons aussi entendu un psychologue qui s'intéresse à la manière dont les gens gèrent les identités multiples qu'ils ont sur Internet. Pendant des années, on s'est extasié devant les performances de la technologie. On regardait s'élever la puissance des processeurs, la capacité de stockage, l'extension des réseaux. Mais les machines étant utilisées par des hommes, il est temps maintenant de s'intéresser à cette composante.

Pour en savoir plus:

LIFT08

Profiling

Dans sa présentation, lors de la Conférence Lift, Pierre Bellanger, fondateur de Skyrock, à la tête maintenant de la plus grande plateforme de blogs européenne a commencé par une évidence. Une grande partie des utilisateurs d'Internet sont des adolescents. Ces utilisateurs apprécient particulièrement les réseaux sociaux. Ces réseaux sociaux, qui prennent une place de plus en plus grande sur Internet, pourraient bien être aux hommes ce que les moteurs de recherche sont aux informations, grâce aux méta-informations.
Ceci mérite une explication. Si l'on retrouve des pages ou des images sur Internet, c'est que ces documents sont pourvus de méta-informations, d'informations qui qualifient ces documents. Il peut s'agir d'informations comme la date, le nom de l'auteur, mais aussi de mots-clés. Ces méta-informations peuvent être saisies par l'auteur du document, par les internautes (indexation sociale) ou par un processus d'indexation automatique lié à un moteur de recherche. Dans le cas des réseaux sociaux, quand on remplit son profil, on fait exactement la même chose, mais sur soi-même. Grâce aux informations que nous livrons (film ou livres préféré, musique favorite, intérêts particuliers, etc...), nous permettons à d'autres personnes qui partagent les mêmes goûts que nous de nous retrouver et d'interagir avec nous.
Après avoir absorbé une bonne partie de l'information produite par les cultures humaines, Internet intègre maintenant les individus. C'est une situation à double-tranchant: d'un côté, elle nous permet d'entrer en connection avec ceux qui nous ressemblent le plus, d'un autre, elle nous oblige à nous découvrir. L'un des principaux enjeux sera, pour tous ceux qui entrent dans les réseaux sociaux sur Internet, la gestion de son profil et la capacité à s'attribuer des méta-informations efficaces. C'est l'ère du marketing de soi qui commence.

Pour en savoir plus:
LIFT08

samedi 2 février 2008

La femme digitale

Isabelle Juppé (l'épouse d'Alain, politicien français qui a ouvert un blog depuis longtemps) vient de sortir un ouvrage intitulé "La femme digitale". Elle essaie d'y montrer comment se développe le Web au féminin.



Son livre rassemble des témoignages de femmes qui ont su utiliser le Web pour faciliter leur vie, professionnelle, familiale, sociale ou même amoureuse. Certaines ont trouvé un nouveau souffle professionnel, d'autres ont pu concilier l'éducation de leurs enfants et un travail. On y voit des femmes lancer une entreprise, partager des recettes de cuisine, bloguer, ... Mais l'ouvrage ne nous livre pas vraiment une analyse approfondie sur la place de la femme dans le Web, et reste cantonné dans l'anecdotique. C'est dommage d'ailleurs, car la problématique est intéressante.
Mais qu'est-ce que le Web a de vraiment féminin. Au départ, sûrement rien. Il est né dans des milieux masculins où l'on élaborait de nouvelles technologies. Mais aujourd'hui, le Web n'est plus dans les mains des seuls techniciens. Il s'immisce de plus en plus dans notre vie quotidienne. Il touche des domaines aussi variés que la musique, la lecture, le travail, les loisirs, etc... Dès lors comment ne toucheraient-ils pas le monde des femmes. On aurait pu écrire un livre semblable sur les enfants ou les personnes âgées qui, de plus en plus, se connectent, ne serait-ce que pour rester en contact avec leurs petits-enfants.
Ce qui est vrai, en revanche, c'est qu'Internet tel qu'il se présente aujourd'hui, le Web 2.0., développe des valeurs qui sont habituellement considérées comme féminines, comme le partage, le multi-tâche, le réseau. De plus, il permet d'envisager de nouvelles manières de travailler (comme travailler à la maison, choisir son horaire comme on veut), qui sont particulièrement appréciées des femmes (mais pas exclusivement).
On peut ramener le Web à toutes sortes de catégories socio-démographiques, la vérité est qu'il s'immisce dans toutes les parties de la sociétés, qu'il s'agisse de classe d'âge, de genre ou de catégories socio-professionnelles. Le livre d'Isabelle Juppé en est, en quelque sorte l'illustration: les exemples qu'elle réunit montrent bien la variété des domaines dans lesquels Internet joue un rôle important.

J'ai personnellement eu une petite irritation en lisant ce livre: l'auteur donne une vision de la femme bien traditionnelle. On y parle de cuisine, d'amour, on indique souvent le nombre d'enfants de ces femmes qui ont su se frayer un chemin sur Internet. :-(

Isabelle Juppé veut - et c'est bien logique - continuer ses réflexions sur le Web. Elle a donc ouvert un blog où les femmes sont invitées à témoigner de leurs expériences.

http://www.lafemmedigitale.fr/