mardi 6 décembre 2011

Valentino lance son musée virtuel


La haute couture est sans conteste l’un des arts du 20ème siècle et elle mérite par là sa place dans un musée. En effet, certains vêtements sont devenus des références et marquent encore la création aujourd’hui. La mode fait souvent appel à des modèles plus anciens, revus au goût du jour.
Valentino vient d’ouvrir un musée virtuel pour présenter les modèles qu’il a créés. Ce musée se présente sous la forme d’un espace séparé en plusieurs salles, dont une salle d’entrée. On peut traverser plusieurs salles et découvrir des robes ordonnées selon certains critères: couleurs (noir, blanc, noir et blanc, rouge, broderies, motifs animaliers). Il est possible d’accéder à une fiche descriptive du vêtement. Cette fiche contient parfois une visualisation en 3D de la robe ainsi que les documents disponibles: images du défilé, articles de presse, couvertures de magazine, etc. Dans une galerie, on peut admirer des robes placées devant la photo d’une célébrité la portant et le dessin de Valentino. Ailleurs encore on a une bibliothèque où l’on peut accéder à l’ensemble du corpus, robes, photos, dessins compris. S’y ajoutent encre des films des défilés, des couvertures de magazine, des articles de journaux. Ce musée permet d’accéder à l’ensemble de l’oeuvre de Valentino et cela à travers plusieurs cheminements.
Valentino Garani Virtual Museum
Valentino Garani Virtual Museum
Valentino Garani Virtual Museum
Valentino Garani Virtual Museum
Valentino Garani Virtual Museum
Pour accéder au musée, il faut installer un logiciel sur l’ordinateur. Le décor de ce musée est un peu froid et sans originalité. On trouve les sempiternels espaces blancs et les plafonds de verrière. Les robes sont posées sur des mannequins manquant singulièrement d’âme. Cependant derrière ce musée, se trouve un système d’information bien construit. Les différents éléments sont reliés entre eux. Ainsi il est possible d’accéder à une documentation complète concernant un vêtement. On peut rechercher les photos selon les photographes. Pour les professionnels de la mode, c’est un outil de travail remarquable. Pour les profanes ou les fashionistas, cela permet de découvrir l’univers d’un couturier de manière simple.

samedi 3 décembre 2011

Rituel muséal

Le samedi 3 décembre, le Musée jurassien ouvrait ses portes après deux années de fermeture pour cause de rénovation et de refonte de l’exposition permanente. La nouvelle présentation des collections permet d’entrer dans le patrimoine jurassien à travers des clichés. Ainsi le terme “Tête de moine” conduit à une série de salles sur l’histoire religieuse du Jura aboutissant à une présentation spectaculaire de la crosse de Saint Germain, sans doute l’objet le plus précieux du musée.
On trouvera aussi une galerie consacrée à l’histoire du Jura jusqu’à la création du canton ainsi qu’une salle dédiée au jurassique, terme désignant une ère géologique qui a fait connaître le nom du Jura partout dans le monde (un peu grâce à Steven Spielberg). L’horlogerie et le cheval des Franches-Montagnes ne sont pas oubliés. Il n’y a pas de doute: ce musée est bien celui de l’identité jurassienne.
La conservatrice du musée, Nathalie Fleury, a renoncé aux traditionnels discours des autorités lors de l’inauguration et, à la place, elle a demandé à quelques personnalités d’apporter un objet répondant à deux critères: être contemporain et pouvant entrer dans les collections du musée. Mme la Ministre Elisabeth Baume-Schneider a offert, au nom du gouvernement jurassien, la machine à écrire utilisée lors des travaux de l’Assemblée constituante, qui avait pour tâche de mettre au point une constitution pour le nouveau canton. Cette machine, de marque IBM, avait coûté environ 16’000 francs suisses en 1976.
Machine à écrire IBM utilisée par l'Assemble constituante jurassienne en 1976
Alors que la présidente de la Bourgeoisie de Delémont a remis un appareil PSION permettant de calculer le cubage d’un tronc d’arbre, le maire de Delémont, Pierre Kohler, est venu accompagné de deux des derniers citoyens de la ville, les artistes Lala et Billy Boy, et a offert au musée un de leurs tableaux. Avant la remise de ces objets au musée, Laurent Flutsch avait expliqué comment les objets de notre quoditien pourraient devenir, dans 2000 ans, des pièces dans un musée archéologique.
Cette série de dons au musée évoquait le rituel par lequel un objet est sorti de la vie de tous les jours pour entrer dans une collection muséale dont il ne devrait jamais sortir. La mise en musée se fait par le biais de dons, de legs, d’achats ou, éventuellement, de trouvailles. C’est un acte radical, car l’objet perd sa valeur d’usage et acquiert une valeur patrimoniale. A travers cet acte, on donne à l’objet un sens nouveau, en principe partagé par la collectivité. Il est intéressant de rendre visible ce passage d’un état à l’autre, notamment lors de l’ouverture d’un musée. A travers le don de la machine à écrire de l’Assemblée constituante, on peut observer ce changement de statut. Cette machine obsolète aurait pu finir dans une décharge. En mettant en avant son association avec un événement historique, on lui redonne une nouvelle vie. Les témoins de la scène et les visiteurs du musée pourront se remémorer un moment important de l’histoire jurassienne en contemplant une simple machine à écrire. C’est la magie du musée.
Site Internet du Musée jurassien: http://www.mjah.ch/

dimanche 27 novembre 2011

Le sommeil

Nous passons tous environ un tiers de notre vie à dormir, bien que le nombre d’heures dont chacun a besoin est différent. La multiplication des activités a tendance à écourter notre sommeil, au point qu’Ariana Huffington s’était lancée comme défi de dormir plus.
Le sommeil est le thème choisi pour notre calendrier de l’Avent 2011. Le sommeil repos, le sommeil fatigue, le sommeil frère de la mort, le sommeil fragile de l’enfant, le sommeil des animaux, le sommeil faiblesse, le temps du rêve et du cauchemar, tels sont les thèmes que la peinture occidentale a traités en montrant des personnages endormis. En 24 peintures de grands maîtres ou d’artistes moins connus, on pourra découvrir cette activité qui occupe une part importante de notre existence.
Gustave Courbet (1819 - 1877), Le Hamac, 1844
Gustave Courbet (1819 – 1877), Le Hamac , 1844
A découvrir à partir du 1er décembre 2011:

jeudi 6 octobre 2011

Steve Job in the cloud

Quand ils écriront des livres sur la fin du 20ème siècle et au début du 21ème siècle, les historiens ne manqueront pas d’ajouter un chapitre consacré à cette génération d’entrepreneurs dans le domaine de l’informatique et, plus tard, de la téléphonie mobile, car ils auront contribué à changer le monde, plus profondément que bien des chefs d’état. Des entrepreneurs issus pour la plupart de la Silicon Valley et qui ont troqué le costume contre des jeans, un tee-shirt et des baskets. Ils ne sont pas forcément les inventeurs des technologies qu’ils ont contribué à diffuser, mais ils en ont compris les enjeux et ont su trouver leur place dans les marchés et, par voie de conséquence, dans nos vies.
Steve Jobs était l’un d’eux. C’est grâce à lui que l’informatique personnelle est devenue simple à utiliser. Grâce à lui, l’interface sèche du MS-Dos s’est transformée en un bureau convivial. La souris a permis d’interagir de manière plus intuitive avec un ordinateur. Cet appareil était destiné aux informaticiens, managers, geeks et autres gamers, des gens qui se s’embarrassent guère de considérations esthétiques. Steve Jobs en a fait un objet d’une grande beauté, qui suscite le désir (et un peu de consumérisme). Fini le bakélite jauni, l’écran verdâtre et le clavier bruyant. L’ordinateur peut désormais trôner dans un salon.
Steve Jobs a aussi compris ce qu’Internet a changé dans la consommation musicale. Il a su rendre légal, commercial et rentable une tendance qui avait démarré avec les plateformes d’échange de fichiers, assimilées à du piratage. Le potentiel des téléphones portables dans l’utilisation d’Internet semblait évident depuis un certain temps, mais qu’il se concrétise. Steve Jobs a su imaginer l’appareil qui allait changer radicalement la situation. Désormais Internet n’est plus seulement accessible via un ordinateur et les appareils permettant de le consulter vont en se multipliant. En dernier lieu, les tablettes. Elles existaient déjà. Là encore Steve Jobs a su matérialiser le modèle qui nous a fait pensé que les tablettes étaient vraiment utiles, voire indispensables.
Bien sûr, toute médaille a son revers. L’univers créé par Steve Jobs est loin du monde open source basé sur le partage et l’ouverture. Le monde d’Apple est fermé et monétarisé. C’en est même un paradoxe quand on pense qu’à une certaine époque, Apple représentait une alternative sympathique face au quasi monopole de Microsoft. Ce temps là est loin, car Apple a rattrapé Microsoft en terme de chiffre d’affaire. On n’en voudra pas à Steve Jobs d’avoir refusé la pornographie sur les iPhone. En même temps, cela revenait à contrôler le contenu d’une plateforme pratiquement publique.
L’heure n’est cependant pas aux reproches. Le temps du jugement viendra suffisamment tôt. La contribution de Steve Jobs au développement de notre écosystème informationnel aura un impact durable. Il est parti jeune et il aurait certainement encore mis sur le marché des appareils fascinants s’il avait vécu plus longtemps. En même temps, il a inspiré toute une génération, dans son entreprise et en dehors. Son oeuvre lui survivra et se développera encore à travers tous ceux qui essayeront de marcher dans ses pas de géant. Pour paraphraser le titre d’un livre consacré à un moteur de recherche célèbre, ceux qui réfléchissent à l’intégration des technologies de l’information dans nos vies devront se demander, devant un problème: “qu’aurait fait Steve Jobs?”.
Tous les héros finissent par se fatiguer. Steve Jobs est parti au faîte de sa gloire, à son akmè, comme disait les Grecs. A coup sûr, il va devenir une icône et le processus vient de démarrer, à voir tous les témoignages qui ont fusé sur les homepages du monde entier. Qu’il repose en paix dans le “cloud” éternel.  Que de là, il continue à nous inspirer et à changer le monde.
Les deux commandements
Steve Jobs au paradis: les modes de communication s'en trouveront peut-être changés

jeudi 29 septembre 2011

Curateur, l'avenir du Web

Tout le monde connaît Paper.li. Cette application fabrique un journal à partir des personnes que l’on suit dans Twitter. Le résultat est toujours intéressant. Néanmoins quand on lit une édition, il y a parfois des articles que l’on n’aurait pas repris. Il est possible de paramétriser Paper.li, mais pas jusqu’au niveau de l’article. Pour parvenir à monter soi-même son journal, il faut utiliser Scoop.it.
Scoop.it
Cette application permet de choisir dans une liste créée à partir de requêtes dans Google et dans diverses plateformes des articles que l’on souhaite mettre en ligne. On peut même modifier le texte ou changer l’image. Il est aussi possible de déplacer les articles sur la page. L’application permet la gestion des sources également: on peut déterminer les mots-clés à rechercher ainsi que les services et plateformes dans lesquels l’application va chercher des informations.
Par rapport à Paper.li, Scoop.it permet d’être véritablement un curateur. Les informations ne sont pas assemblées par un algorithme, mais par une personne. L’application aide dans deux tâches fastidieuses: la mise en page et la recherche d’information. Le reste, c’est un cerveau humain qui le fait. Le Web comporte tellement d’informations que des algorithmes seuls ne peuvent pas rendre ces informations plus accessible. Il faut – encore et toujours – faire appel à l’intelligence humaine. On peut devenir des curateurs de toute cette matière informe qui ne demande qu’à être canalisée.

dimanche 21 août 2011

La 3D pour les nuls

Une mesh est un objet tridimensionnel constitué de polygones sous forme de fil de fer. Des outils de modélisation graphique tel que Blender permettent de réaliser ces objets filaires. Blender est un logiciel open source. Il est unanimement considéré comme performant. Cependant son utilisation requiert une certaine compétence. La firme Pixologic offre maintenant un outil gratuit appelé Sculptris. Ce logiciel porte bien son nom, car il permet de sculpter une forme qui est au départ une sphère. Il est possible d’ajouter plusieurs boules et de composer des objets ou des créatures complexes. Une fois l’objet terminé, on peut le texturer.
Créature éditée avec Sculptris
Le logiciel a une interface intuitive. Il est disponible pour PC et MAC. Les objets créés peuvent être exportés vers ZBrush, l’outil correspondant pour professionnels. Ils peuvent aussi être intégrés dans des mondes virtuels. Actuellement on peut déjà les reprendre dans Blue Mars. Quant à Second Life, il compte offrir prochainement la possibilité d’importer des meshs.
Liens:

lundi 1 août 2011

Il était une fois un petit lapin

Mauvaise nouvelle pour les propriétaires de Nabaztag. Les serveurs de la société Mindscape se sont éteints suite à des difficultés financières. Est-ce que les petits lapins allaient prendre la poussière sur des étagères, se cantonner au rôle d’objet design?
Nabaztag Tag
C’est sans compter la compétence et l’inventivité des fans des lapins blancs. La société en déroute a publié code source. Avant même que les serveurs de Mindscape soient déconnectés, des serveurs alternatifs étaient déjà disponibles. Certains reprenaient les fonctionnalités du Nabaztag comme la lecture de flux RSS ou l’alerte email. D’autres repensaient l’utilisation du lapin. Ainsi le service gratuit Nabizdead, qui en est au stade très expérimental, projette de créer un Twitter des lapins. La connection du lapin est très simple. Il faut ensuite créer un compte sur Nabizdead pour envoyer des messages. Ces derniers sont lus par les lapins connectés à ce moment-là. On entend beaucoup de “Bonjour” et de “Hello”, mais c’est très amusant. Ce d’autant plus que le lapin peut décider de lire un de ces messages sans qu’on l’ait demandé. Sinon il suffit d’un clic sur le bouton supérieur pour écouter un message. Il existe aussi une possibilité d’échanger des messages privés, mais pour cela il faut connaître le numéro de série de l’autre personne. Une fonctionnalité permettant aux propriétaires de lapins de se connaître reste à créer, une sorte de Rabbitbook. Les créateurs de Nabizdead ont aussi créé une Application Programming Interface (API) pour ceux qui voudraient créer des applications supplémentaires.
On verra ce que deviennent ces lapins. J’imagine qu’on en créera plus de nouveaux et qu’il y aura plus de support pour ceux qui existent. C’est tout de même intéressant d’observer la survie de ces lapins, voire leur mutation. Peut-être même que d’autres créatures les rejoindront dans un Internet des objets sociaux.
Liens

samedi 2 juillet 2011

Un coin paumé

Bombay Beach était une station balnéaire célèbre dans les années 50. Située au bord d’un lac salé en Californie du Sud, elle est aujourd’hui victime de la pollution qui touche ce lac, le Salton Sea. Ce lac est un peu particulier, car il est né à la fin du 19ème siècle quand, au cours d’un crue importante, les eaux du Colorado se sont déversées dans une vallée désertique. Immédiatement des agriculteurs se sont installés autour de ce lac. Une seconde crue au début du 20ème siècle a considérablement agrandi l’étendue d’eau. Dans les années 50, des vedettes californiennes venaient y profiter des plages. Aujourd’hui, à cause de la pollution qui asphyxie les eaux du lac, la région se dépeuple et les agglomérations se transforment peu à peu en villes fantômes.
Les applications géographiques de Google permettent à chacun de découvrir ce lieu hors du temps sans se déplacer. Google Maps permet d’observer depuis le ciel les rives du lac et de voir les plans des villes dont certaines n’ont jamais été terminées.
Salton City dans Google Maps
Salton City semble plus grande depuis le ciel qu’elle ne l’a jamais vraiment été. En effet, la plupart des routes aménagées n’ont jamais été bordées de maisons. La ville ne s’est pas développée comme cela avait été prévu.
Vue aérienne de Bombay Beach
Bombay Beach était la station la plus célèbre du lac. Aujourd’hui de nombreuses maisons ont été abandonnées par leurs habitants.
Etrangement Google a envoyé sa fameuse voiture pour prendre des images de cette ville perdue pour l’intégrer à Google Street View. Il est possible d’en parcourir les rues désertes.
Ombre de la voiture Google
Ici on aperçoit l’ombre de la voiture Google avec son antenne bien reconnaissable.
Un hôtel de Bombay Beach
Ici on longe une rue de Bombay Beach avec un hôtel.
Digue
Une digue sépare la ville du lac que l’on aperçoit au loin.
Un documentaire, primé dans plusieurs festivals de cinéma cette année, permet de découvrir ce coin paumé des USA sous un jour poétique.

samedi 11 juin 2011

Le tableau de bord virtuel de Solar Impulse

Solar Impulse, l’avion solaire, devait relier Bruxelles à Paris le 11 juin 2011. Malheureusement des problèmes techniques et une mauvaise météo l’ont contraint à faire demi-retour. Ce vol est l’occasion de voir comment, grâce à Internet, on peut suivre les déplacements de cet avion futuriste. En effet, le site de Solar Impulse offre plusieurs fonctionnalités intéressantes. On peut tout d’abord suivre l’avion sur une carte. Une vidéo live permet de voir soit l’avion, soit le centre de contrôle. Enfin, on peut voir un tableau de bord virtuel, donnant les principales données du vol: coordonnées, altitude, direction, vitesse. S’y ajoutent des informations spécifiques à un avion solaire comme l’état de la batterie. Enfin, il y a des indications concernant la météo: vitesse du vent et température.
Solar Impulse
Les médias sociaux ne sont pas oubliés. On peut lire en direct les commentaires des internautes publiés sur le site lui-même ou sur Twitter. Un blog informe aussi sur le déroulement des opérations.
http://www.solarimpulse.com/
Ainsi grâce au site Internet, il est permis à tout un chacun de vivre intensément cette aventure technologique et de partager ses émotions avec tous les autres passionnés.

Téléguide


Le Museum Aan de Stroom à Anvers (MAS) regroupe les collections d’anciens musées, notamment de l’Etnografisch Museum, du Nationaal Scheepvaartmuseum et du Volkskundemuseum ainsi qu’une partie de la collection du Museum Vleeshuis et la collection Paul & Dora Janssen-Arts. La collection compte plus de 470 000 objets et continue de s’étoffer. Il a ouvert le 17 mai 201. Son bâtiment,  œuvre des architectes Neutelings et Riedijk, a été conçu comme un gigantesque entrepôt, où les étages s’empilent comme des conteneurs ou des “boîtes”.
Ce musée offre jusqu’au 7 juin 2011 une étonnante manière de le visiter. Il suffit d’aller sur son site Internet et de choisir un des guides. Une fois la connexion établie, le guide promènera une caméra vidéo pendant trois minutes dans le musée. Il est possible de le guider grâce aux curseurs du clavier. A la fin, on peut témoigner de sa visite sur Twitter.
MAS
MAS
MAS
Pour être franche, je trouve que la qualité de ces visites laisse un peu à désirer. Tout d’abord, une visite limitée à trois minutes, c’est bref pour un musée. Ensuite, la qualité de l’image est très moyenne. De plus, le temps de réponse rend la visite peu fluide. Enfin, on n’accède à aucun information sur les œuvres vues. Le terme qui s’impose ici serait celui de téléguide, guide à distance. Je ne sais pas trop à quoi peu servir cette action, si ce n’est à créer un peu de buzz.
http://livetour.mas.be/fr/
http://www.mas.be/MAS-FR/Publicatiekanalen/Stad/Musea/Musea-MAS/MAS-FR/Startpagina-MAS-FR.html

dimanche 5 juin 2011

Narcisse

Tout le monde connaît l’histoire de Narcisse. A sa naissance, le devin Tirésias avait prédit qu’il aurait une longue vieillesse s’il ne se connaissait pas. En grandissant, il se révèle être, d’une grande beauté mais orgueilleux : il repousse de nombreuses prétendantes, dont la nymphe Écho. Cette dernière lui lance une malédiction : un jour qu’il s’abreuve à une source, il voit son reflet dans l’eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Il finit par dépérir puis mourir d’une passion qu’il ne peut assouvir. En psychologie, le mythe de Narcisse symbolise ceux qui sont imbus de leur propre image.
Narcisse par le Caravage
Les réseaux sociaux entretiennent certainement le narcissisme puisque toute l’information s’organise autour de sa propre personnalité. Intel vient de développer une application intéressante à ce propos: The Museum of Me. Cette application, sur laquelle il suffit de se connecter avec son compte Facebook, génère une exposition virtuelle dont le sujet est soi-même. On se met à parcourir des salles pour admirer sur les murs les portraits de ses amis, ses propres albums de photos, les liens et les vidéos partagées, les mots utilisés le plus souvent.
Museum of Me
Museum of Me
Museum of Me
La première partie de l’exposition est donc centrée sur l’individu. On pénètre ensuite dans une salle où des robots manipulent des photos des profils d’amis pour recomposer, à la manière d’un puzzle, la photo de notre propre profil.
Museum of Me
Museum of Me
Finalement, en prenant de la distance, on voit apparaître peu à peu le graphe social, c’est-à-dire le réseau des amis de nos amis de nos amis. Ce graphe montre que chaque individu est lié à tous les autres et qu’il faut quelques relais (environ 6) pour atteindre une autre personne qu’on ne connaît pas personnellement.
Museum of Me
Tous les Narcisse contemporains ne meurent pas à force de contempler leur propre image. Les réseaux sociaux ne font pas que flatter notre égo, même si cet aspect est indiscutable. Ils nous relient au reste des gens connectés. Par les images, les vidéos, les liens, les commentaires que nous partageons, nous pouvons même entrer en contact avec des personnes qui ont les mêmes intérêts que nous. Les réseaux sociaux ne sont pas forcément néfastes, pour peu qu’on les emploie avec prudence.
Cette application est intéressante à plus d’un titre. Elle peut permettre à chacun de réfléchir à sa présence dans les réseaux sociaux. Elle utilise aussi la forme du musée virtuel que l’on retrouve de plus en plus souvent sur Internet. Des marques, par exemple, créent de tels musées pour présenter leur histoire et leurs différents modèles, dans un but marketing (qui n’est pas tout à fait absent ici). Le musée virtuel peut traiter de tous les sujets et non pas seulement ceux qui sont habituellement présents dans les musées réels. Sur Internet, il tend à devenir une forme, un genre. La muséographie retenue est assez habile. La visite commence comme une visite dans un musée réel, en passant d’une salle à l’autre avec d’autres visiteurs. Ensuite il y a comme une prise de distance, un éloignement à travers l’espace du graphe social. Le tout est accompagné d’une musique qui donne à l’ensemble une certaine poésie. Seul regret, l’exportation sur Facebook se fait sous la forme d’un album de photos et non pas d’une vidéo.

dimanche 29 mai 2011

Salle Rubens en 3D

Le Musée des Beaux-Arts d’Anvers offre, sur son site Internet, une visite virtuelle d’une salle consacrée au peintre Rubens. Le visiteur peut déplacer son regard dans la salle, regarder les tableaux et en obtenir une description en cliquant dessus.
Salle Rubens en 3D
On trouve sur YouTube une démonstration de cette salle:
Pour visualiser cette visite virtuelle, le visiteur doit télécharger un plug-in appelé Unity. Unity est également le logiciel qui a servi à créer la visite virtuelle. Il s’agit d’un logiciel servant à créer des jeux aussi bien pour les ordinateurs que pour les iPhone et les iPad. Le but de ses créateurs est de démocratiser la création de jeux en 3D. Actuellement le nombre de développeurs utilisant Unity est de 500’000. Il existe une version gratuite de ce produit et une version payante.
Unity

samedi 30 avril 2011

Web save the Queen

La royauté britannique s’est toujours montrée friande de technologie.  En 1957 déjà, la Reine d’Angleterre avait prononcé un message télévisé. 50 ans plus tard, elle a adressé ses vœux de Noël au peuple britannique sur YouTube. Elle possède d’ailleurs un iPod que le président américain Barack Obama lui a offert en 2009. Il n’est donc pas étonnant que pour la transmission du mariage du Prince William et de Catherine Middleton, la Couronne britannique ait fait appel aux médias sociaux. Fini de rester assis sur son canapé, devant son petit écran, en écoutant le commentaire des émules de Léon Zitrone. Regarder un mariage royal aujourd’hui devient une expérience communautaire.  Tout appareil connecté à Internet était bon pour suivre l’événement en direct: ordinateur, tablette ou téléphone portable. Peu importe que l’on soit en voyage, au supermarché ou au restaurant. On pouvait découvrir la simplicité sophistiquée de la robe de mariée, le défilé des têtes couronnées et des célébrités ou la parade en carrosse. Plus encore, on pouvait obtenir facilement des informations sur les invités, l’arbre généalogique de la famille royale ou les différents palais de Londres. Mais surtout il devenait possible de partager ses émotions, sa surprise ou même ses critiques (sur certains chapeaux par exemple).
Le Palais royal avait misé sur plusieurs canaux. Le mariage a été transmis en direct sur You Tube où les images de la BBC étaient retransmises sur le Royal Channel. A côté des images télévisées, on pouvait voir défiler un commentaire expliquant le détail de la cérémonie, donnant des détails sur les personnes présentes ou décrivant les différents lieux où se déroulait l’action. Il était même possible de féliciter les jeunes mariés en postant une vidéo.
Mariage royal sur You Tube
Parallèlement une équipe de communicateurs commentait le mariage sur Twitter depuis Buckingham Palace. Certains messages de félicitation  était même retwittés. A mentionner celui de la reine Rania de Jordanie.
Clarence House Twitter
Enfin les photos officielles de l’événement ont été postées sur Flickr. On peut notamment y voir les images des deux gâteaux.
The Royal Wedding Cake
Un mariage royale anglais est tout à fait le type d’événement qui suscite un énorme intérêt et beaucoup d’émotions. De nombreuses personnes à travers le monde ont vécu ceux de la Princesse Anne et de Mark Philipps ou celui du Prince de Galles et de Lady Diana devant leur télévision (sans parler des funérailles de cette dernière). Ces téléspectateurs avaient le sentiment de faire partie d’une immense communauté qui se créait le temps d’une messe. Ils étaient cependant dans l’impossibilité de partager cet événement avec d’autres personnes que celles qui se trouvaient dans la même pièce. Maintenant il est possible de partager ses sentiments avec le monde entier, avec ses amis sur Facebook ou ceux qui nous suivent sur Twitter, de commenter costumes, chapeaux et coupes de cheveux ou alors de donner son opinion sur les dépenses liées à un mariage royal. Chacun peut avoir le sentiment de participer à l’événement sans devoir se déplacer jusqu’à Londres. Sans nul doute, cette opération ne peut que redorer le blason de la royauté. Web save the Queen!
Autres sites intéressants:
Site officiel de la Monarchie britannique: http://www.royal.gov.uk/
Site officiel du Prince de Galles: http://www.princeofwales.gov.uk/
Site officiel du mariage: http://www.officialroyalwedding2011.org/

dimanche 27 mars 2011

Musées virtuels prêts à l'emploi

Les musées virtuels en 3 dimensions accessibles en ligne sont à nouveau d’actualité. Deux produits au moins sont disponibles. Ils permettent de créer des espaces d’exposition en ligne. Il y a tout d’abord un produit allemand: Kunstmatrix. Il offre trois types de compte. Un compte “Basic” permet de choisir une seule salle entre plusieurs modèles, correspondant à 400 m². On peut y mettre jusqu’à 35 tableaux et 3 sculptures. Il est aussi possible de conserver jusqu’à 200 oeuvres d’art. Une page de profil donne les informations essentielles sur l’exposition et l’artiste (ou le curateur). Enfin la galerie virtuelle s’intègre facilement dans un site Web. L’activation du service coûte 300 € auxquels il faut ajouter 25 € par mois pour la maintenance. C’est une offre idéale pour un artiste qui veut se présenter en ligne. Le compte “Professional” donne plus de possibilités: plus de salles disponibles, modularité de l’espace, gestion des collections et des expositions, présentation des expositions à venir, informations sur les artistes et les oeuvres, conservation de 2000 oeuvres d’art.  L’activation du service coûte également 300 € auxquels il faut ajouter 25 € par mois pour chaque salle. A partir de 3 salles, il est possible d’avoir une réduction. C’est une solution idéale pour présenter une collection de petite ou moyenne taille ou pour présenter plusieurs expositions en même temps. Avec le service “Premium”, il est possible d’avoir son propre bâtiment et des services individualisés ainsi qu’un nombre illimité d’oeuvres. Les prix sont sur demande. Sur le site de Kunstmatrix, il est possible d’accéder à des expositions déjà en ligne. Il est nécessaire d’avoir Flash pour les visiter. Ce n’est donc pas compatible avec les iPads.
Kunstmatrix
Artsteps est une application assez semblable. Elle est aussi basée sur Flash. Elle a deux types de compte “Basic” et “Premium”. Tous deux sont gratuits actuellement (pour les 10’000 premiers inscrits). Le compte Basic ne permet d’avoir qu’une exposition permanente, alors que le compte “Premium” autorise la création d’expositions temporaires pour lesquelles il faut payer. Artsteps a créé sa propre monnaie (credit) dont on peut acquérir des espèces en payant avec Paypal. Cette monnaie permet ensuite de payer la location des salles, soit 2500 credits par mois. Il faut 10 € pour acquérir 5000 credits. Artsteps présente deux avantages: il offre la possibilité de publier gratuitement une salle d’exposition. De plus, il est possible de créer son musée virtuel directement en ligne. Nous avons testé Artsteps en archivant une des expositions présentées au Monastère dans Second Life:
L’application est un peu lente parfois, mais ses fonctionnalités sont simples et intuitives. Le téléchargement des images et leur indexation sont simples. En ce qui concerne les objets exposés, on peut choisir différents types de cadre. La navigation est relativement aisée, même si les espaces sont parfois étroits.
Artsteps
Les deux applications permettent aussi d’exposer des objets en 3D. Malgré l’avantage de la navigation via un navigateur Internet et donc sans la nécessité de télécharger un logiciel supplémentaire, ces deux applications génèrent des expositions très standardisées. A mes yeux, Second Life ou Open Sim restent des alternatives intéressantes: on peut y construire soi-même son bâtiment avec beaucoup plus de possibilités, disposer les salles à sa guise, intégrer des textures. Les objets peuvent être animés. Second Life ou Open Sim sont aussi des réseaux sociaux qui permettent de rencontrer d’autres visiteurs, de discuter avec eux et, surtout, de travailler à des expositions à plusieurs directement en ligne. Et tout cela, pour un prix comparable en ce qui concerne Second Life (en tant que locataire) et même moindre en ce qui concerne Open sim où on peut obtenir un sim complet pour 20 à 40 US$, sans frais de mise en service.
Exhibition Famous Lovers in Second Life

dimanche 20 février 2011

La chimie amusante


La chimie est l’une des disciplines les plus rébarbatives des sciences naturelles. Néanmoins tout le monde se rappelle de Gaston Lagaffe et de sa chimie amusante dont les résultats étaient aléatoires.
La chimie amusante de Gaston Lagaffe
Quand la chimie est illustrée par une équipe de scientifiques, elle-même animée par un journaliste et vidéaste, elle devient intéressante. Les chimistes de l’Université de Nottingham ont tout d’abord illustré tous les éléments de la table de Mendeleev et ils sont en train d’améliorer ces premiers films. Le principal présentateur, par ailleurs réel professeur de chimie à l’Université, a des allures de savants fous, mais les informations livrées sont rigoureusement exactes.
The Periodic Table of Video
Ces chimistes en ont réalisé d’autres films liés à des questions fondamentales ou d’actualité. Ils ont par exemple consacré une vidéo à la marée noire du Golfe du Mexique, où il est expliqué que les plumes des oiseaux attirent le pétrole brute dès qu’elles entrent en contact avec elles. Cela explique pourquoi les oiseaux sont à ce point atteints. Pour la Saint Valentin, cette équipe de chimistes a même concocté un nouveau parfum, à base de vodka et de vanilline.
Une belle manière de raccrocher avec cette discipline un peu rébarbative.

jeudi 3 février 2011

Communautés en ligne, co-création et e-réputation

La seconde journée à Lift a été essentiellement consacrée aux communautés en ligne, à leur engagement dans des projets de co-création et aux conséquences que la participation à ces communautés peut avoir pour la réputation des individus qui en sont membres.
Chris Headcock a rappelé que l’histoire du Net se confond avec celle des communautés en ligne. Qu’on se rappelle Usenet ou les mailing lists. Du reste, ces communautés ne sont pas toutes sur le Web. Il y a beaucoup de communautés invisibles (pour Google), qui se créent à travers des applications pour téléphones portables.
Plusieurs orateurs se sont alors penchés sur la question de l’engagement de communautés en ligne dans des projets. Pour Nick Coates, la co-création a débuté bien avant la naissance d’Internet. Nous la (re)découvrons un peu comme Monsieur Jourdain découvrait la prose. Le Web donne simplement de nouveaux outils de collaboration et permet d’accéder à un réseau humain beaucoup plus large. La co-création ne se confond ni avec la collaboration, ni avec le crowdsourcing. C’est un processus qui doit être géré et dont le but est de produire quelque chose de concret. Le projet Fiat Mio, présenté par Gabriel Borges dans une masterclass, peut servir d’illustration à cette problématique. Fiat Brésil a décidé de créer une voiture-concept avec l’aide des clients. Une plate-forme collaborative a donc été lancée. Elle a attiré 19000 participants inscrits et recueilli 11000 idées. Ces idées ont débouché sur des spécifications qui ont été publiées sous une licence Creative Commons. Ces spécifications ont ensuite été interprétées par les designers et les ingénieurs de Fiat qui ont créé un modèle fonctionnel. Ce modèle a été présenté au salon de l’automobile de Sao Paulo en 2010.
Fiat Mio
La discussion qui a suivi l’exposition de ce projet a été très nourrie. Certains participants se demandaient si on ne serait pas arrivé à un résultat analogue avec un processus classique. Il est probable que oui. Où est donc l’avantage de l’implication d’une communauté dans un processus de création ?
Nous avons peut-être affaire à un changement de paradigme profond. Si l’on reprend l’histoire de la voiture, au départ, il y a les inventeurs eux-mêmes. Voilà pourquoi tant de marques de voitures portent le nom de leur créateur (Porsche, Chevrolet, Opel, …). Ensuite ce sont des équipes d’ingénieurs et de designers (aidés peut-être par le service de marketing) qui conçoivent les modèles. Ils impliquent certainement des utilisateurs au cours de leurs recherche, mais sans ouvrir le processus à tout le monde. La voiture, comme beaucoup d’autres objets de notre quotidien, est devenu un objet lié aux désirs profonds de l’individu. Jean-Claude Biver nous disait qu’on n’achète pas une montre pour connaître l’heure: c’est bien plus que cela.L e consommateur souhaite s’impliquer dans le processus de création: on parle de plus en plus de consommacteur. Tous les individus ne participent pas, loin s’en faut. Tiffany St James a rappelé que ceux qui participent de manière intense à Wikipédia ne représentent que 1% des participants. Les autres observent, mais savent que leur participation est ouverte. On n’arrive peut-être pas à de meilleurs produits avec un processus de co-création en ligne, mais les consommateurs ont le sentiment de mieux pouvoir s’approprier ces produits.
Reste à voir les conséquences de cette vie intense passée dans des communautés en ligne. C’est la question de la e-réputation. On est passé des petits villages où tout le monde savait tout sur tout le monde à l’anonymat des grandes villes. Puis Internet et les médias sociaux sont arrivés. Comme l’affirme Brian Solis, nous avons trois vies: une vie publique, une vie privée et une vie secrète. Les médias sociaux contribuent à les mêler. On retourne à un village global dans lequel ce sont des algorithmes qui calculent l’indice de réputation des gens qui participent.
Brian Solis affirme que ce qui peut jouer contre nous peut aussi jouer pour nous. Nos activités en ligne contribuent à notre capital social. A chacun de participer et de faire grimper ce capital.

mercredi 2 février 2011

Intelligence collective et révolutions


La première session de Lift2011 s’est faite l’écho des événements récents dans le monde arabe. Le propos du premier orateur, Don Tapscott, l’auteur de l’ouvrage MacroWikinomics, portait sur l’émergence d’un âge de l’intelligence collective (Age of Networked Intelligence). La révolution tunisienne s’est faite sans leader, contrairement aux révolutions du 20ème siècle. C’est pourquoi il la qualifie de wikirévolution. A ses yeux, il fallait attendre une génération de “digital natives” pour qu’une telle révolution survienne. Ces “digital natives” sont informés, peuvent accéder au savoir facilement, mais en même temps, ils sont dans un monde sans réelles perspectives. Pour qualifier ce qu’il faut faire afin d’arriver à cet âge de l’intelligence collective, Don Tapscott use d’une métaphore informatique: il faut “rebooter” les affaires et le monde. Il évoque cinq principes fondamentaux permettant ce redémarrage: la collaboration, l’ouverture, le partage, l’interdépendance et l’intégrité. Parmi les modèles qu’il donne, il oppose aux journaux traditionnels (même en ligne) le Huffington Post. Aux rencontres internationales, il préfère des actions collaboratives concrètes comme Ushahidi. Il compare cet âge de l’intelligence collective à l’intelligence d’un essaim d’oiseaux dans lequel aucun leader ne guide les mouvements. Si personne ne doute des valeurs liées à cet âge de l’intelligence collective, on est en droit de se demander ce que devient l’individu dans cette nouvelle ère et ce qu’il advient de son libre-arbitre. Les desseins de cette intelligence collective sont-ils les mêmes que ceux des individus qui la nourrissent? Question philosophique s’il en est.
L’exposé de Ben Hammersley avait un certain écho avec le précédent, dans la mesure où il montrait la coexistence de deux générations. L’une vit dans un monde pyramidal, fait de hiérarchies, où chacun connaît sa place. L’autre, faite de gens très jeunes, est plongée dans un monde de réseaux et ses logiques d’association sont basées sur les seuls intérêts. Au milieu, il y a nous, c’est-à-dire les gens qui assistent à des conférences comme Lift ou leurs semblables. Les blocages sont issus du fait que ceux qui vivent dans un monde pyramidal ne peuvent pas comprendre qu’ils ne peuvent pas comprendre ce qu’ils ne comprennent pas (They can’t understand that they can’t understand what they can’t understand). Charge à nous (le fameux nous) de leur expliquer …
They can't understand that they can't understand what they can't understand
David Galbraith, l’un des inventeurs du format RSS et co-fondateur de Yelp, a évoqué le rôle des utilisateurs dans ce que sera le futur Internet. Il a notamment montré en quoi des systèmes de recommandation basés sur des humains valaient mieux que ceux qui sont basés sur des algorithmes. Il vaut mieux recourir à Facebook qu’à Google pour savoir où se trouve le meilleur sushi bar.
Jean-Claude Biver est venu parler de l’innovation. A ses yeux, nous devons innover depuis le premier jour où nous sommes nés. Pour cela, il faut accepter les erreurs. L’enfant naît avec des jambes sans savoir marcher. Il va essayer et tomber des centaines de fois. A chaque fois, son cerveau apprend et l’enfant finit par savoir marcher. L’apprentissage par erreur est un processus positif. Pour lui, il faut essayer de garder cette attitude innovatrice, créative et ne pas se laisser mettre en forme par des différents systèmes auxquels nous sommes confrontés. L’innovation et la créativité sont plus importantes que le savoir, qui peut s’acquérir. Pour innover, il faut être le premier, il faut être unique et il faut être différent.
Matthias Lüfkens, directeur associé au WEF, nous a fait un petit cours de Twiplomacy. Il a montré, cartes à l’appui, comment les chefs d’état utilisent Twitter et comment ils s’échangent des messages entre eux. Ce sont les chefs d’état sud-américains qui utilisent le plus ce moyen. L’orateur a relevé que le président russe, Medvedev, publiait lui-même ses messages dans Twitter et postait aussi des photos dans Twitpic. Arnold Schwarzenegger utilisait même Twitter pour dialoguer avec ses concitoyens en répondant à leurs questions. Grâce à Twitter, les leaders deviennent plus proches de leurs administrés et peuvent entamer une conversation.
Twiplomacy: Amérique du Sud

mardi 11 janvier 2011

Hululement

La chouette dort le jour et vit la nuit. Elle scrute autour d’elle grâce à ses grands yeux ronds et son cou agile. On entend au loin son hululement sans jamais la voir. La chouette est une belle métaphore de l’accroc aux réseaux sociaux qui passe de longues veillées derrière son écran, en brassant d’énormes quantités d’informations (pas toujours utiles) et en postant des messages à tout va sans être sûr d’être repéré. C’est peut-être pour cela que les créateurs de Hootsuite ont choisi de faire allusion au hululement de la chouette (hoot) en nommant leur application. Cette dernière est censée aider les grands utilisateurs des réseaux sociaux à suivre et à gérer leurs différents comptes.
Image: John Morris (Flickr)
Hootsuite permet de lire et d’écrire sur plusieurs réseaux sociaux, notamment sur Twitter et Facebook. Cette application peut vous faciliter la vie. Vous devez, par exemple, publier une annonce importante sur Twitter. Mais à ce moment-là, vous êtes occupé à une autre tâche ou bien vous dormez. Il suffit d’écrire son message dans Hootsuite, d’indiquer l’heure et la date de publication et de sélectionner les réseaux sociaux où il doit paraître. On peut aussi saisir des fils RSS dans Hoosuite et déterminer dans quels réseaux sociaux on veut les diffuser. Suprême raffinement, l’application permet même de saisir un message standard d’annonce comme: “J’ai écrit dans mon blog”.
A travers Hootsuite, on peut créer un flux correspondant à une recherche dans un des réseaux sociaux comportant plusieurs mots-clés. Il ouvre un accès à la recherche Twitter. Il constitue un outil de monitoring intéressant.
Hootsuite comporte d’autres fonctionnalités. Il a un module de statistiques analysant votre activité dans Twitter. Il permet aussi de laisser un collaborateur accéder aux réseaux sociaux, ce qui peut être pratique pour des comptes d’entreprises ou d’institution. Hootsuite comporte aussi un gestionnaire de tâches. La version gratuite est cependant limitée. Une version professionnelle permet de suivre plus de fils RSS et d’intégrer plus de collaborateurs.
Cet outil a beaucoup de fonctionnalités. Il sera intéressant de voir si elles trouveront toutes des utilisateurs. En attendant, pendant que la chouette hulule au fond des bois, les internautes peuvent dormir tranquilles. Leurs comptes dans les réseaux sociaux sont sous bonne garde …