
http://www.smallnumber.ch/
Cette association poursuit un but précis: ouvrir un musée des migrations. Sur son site Internet, elle décrit ce musée de la manière suivante:
Das Migrationsmuseum wird neben einem erlebnisorientierten, multimedialen und interaktiven Ausstellungsteil auch ein Begegnungszentrum für unterschiedlichste Aktivitäten bieten: Tanz, Theater, Musik, Kino, Performances und Diskussionen, eine Dokumentations- und Publikationsstelle sowie ein Gastronomieteil mit Speisen aus aller Welt.
http://www.migrationsmuseum.ch/
Elle souhaite donc ouvrir un musée de brique et de ciment, situé en un lieu précis de la carte. Loin de nous l'idée de critiquer le thème traité par ce musée. Il est absolument important. En revanche, la forme de ce musée nous laisse songeur.
L'exposition d'Ellis Island appartenait à un projet patroné par Présence suisse. Elle était accompagné d'un site Internet auquel nous avions consacré une note: swissroots.
http://www.swissroots.org
Note: Swissroots
Ce site permettait aux descendants d'émigrants suisses ou aux suisses dont un grand-oncle avait émigré dans le nouveau monde de raconter leurs histoires. Cela permettait de recréer des liens perdus, de mettre en place une communauté virtuelle. C'est peut-être dans cette direction que devrait aller ce futur musée de la migration. Son public-cible est dispersé dans le vaste monde et pour l'atteindre, Internet est le meilleur outil. Un musée virtuel sur Internet peut bien entendu s'accompagner d'expositions itinérantes, sur le modèle de celle qui est présentée actuellement. L'association peut même constituer une collection, qu'elle stocke avec le soin nécessaire et qu'elle utilise pour ses expositions. Ou préférer l'emprunt d'objets à des musées existants et des collectionneurs.
Il existe au Brésil le Musée de la personne, un musée très intéressant dont le but est de rassembler des récits de vie. Il utilise notamment Internet pour collecter ces histoires: chacun peut y verser le récit de son existence, y mettre des photos, des dessins. Certaines des biographies sont consultables sur le site. C'est aussi une piste à suivre pour un musée de la migration, puisque les migrations sont à la fois des mouvements collectifs et des histoires personnelles. De nombreuses personnes ont chez elles des témoignages de migration.
http://www.museudapessoa.com.br/
Ellis Island a aussi un musée et une partie non négligeable de ce musée est en fait une banque de donnée réunissant les noms de toutes les personnes ayant transité par cet endroit, avec accès au fac-similé de la fiche de passager. Ainsi j'ai pu voir quand un de mes arrière-grand oncle avait débarqué, avec combien d'argent et attendu par qui. Ce qui intéresse les descendants de migrants, ce n'est pas de voir un exemplaire pris parmi d'autres d'une de ces fiches d'embarquement dans une vitrine, mais c'est d'avoir accès aux registres numérisés leur permettant de compléter leur histoire de famille.
http://www.ellisisland.org/
On peut aussi songer aux banques de données de photographies, illustrant les conditions dans lesquelles ces hommes et ces femmes ont fait le voyage vers d'autres contrées.
Bref, pour reprendre le titre de l'exposition, un musée de brique et de ciment installé en Suisse n'aurait qu'un Small Impact, alors qu'un musée de nature virtuelle toucherait un Big Number. Mais comme les sites Internet sont moins onéreux que les musées de brique et de ciment, on peut prédire qu'avec un Small Number de ressources, on pourra obtenir un Big Impact auprès des descendants de migrants.
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